Envie de frites, check

Envie de frites, check

C’est fait, après quelques jours d’hésitation, l’opportunité d’assouvir mon envie de frites s’est présentée. Et j’en ai bien profité.

L’occasion de déroger à plusieurs règles dans la même journée, mais en conscience et avec modération. Pas de carnage, pas de grosse beuverie compensatrice, mais un vrai plaisir qui va durer. Quitte à déroger, autant que ça compte.

Soir de sortie avec un ami, excellent film, et en sortant, que faire ? On se pose quelque part, tous les restos du quartier sont ouverts et les terrasses bien remplies nous tendent les bras. J’hésite. Passé l’envie initiale habituelle et aussi l’idée de faire comme tout le monde, pour une fois, on a plutôt envie de se dégourdir les jambes après avoir été assis pendant deux heures au cinéma. Et c’est un fait, je n’ai pas faim, aucun argument ne me convainc. Le resto, outre le prix, c’est la porte ouverte à des grosses quantités. Une fois assis, on se retrouve avec un plat copieux, on a la carte des desserts, on a envie de prolonger la soirée. N’ayant pas non plus de vrai coup de cœur, la décision est simple. Retraite ! Et balade dans Paris en soirée, c’est très agréable.

On aurait pu s’en tenir là, d’autant que j’avais déjà mangé correctement le midi, dans un fast food entre deux rendez-vous, avec des quantités réduites et un peu de tout, avec pour dessert des quartiers de pommes.

Règle n°1, pas deux repas de suite dans un fast food. En tous cas, pas deux repas de suite avec viande, soda et sucres divers.

Règle n°2, pas d’aliments solides après 16h.

Mais là, il y avait enfin l’occasion de manger des bonnes frites. Des vraies, charnues, bien cuites et pas salées. Au lieu de faire un repas à base de frites le midi, ce sera un repas exceptionnel le soir. À charge évidemment d’organiser des repas sains pendant la semaine qui suit, avec le rythme habituel.

Et c’est l’avantage majeur du fast food, la borne qui permet d’affiner sa commande au mieux. J’opte donc pour un menu avec un veggie burger, dans lequel je retire le fromage, la sauce à base de mayo, je garde le ketchup, je double la dose de salade et de tomates, et il y a donc un steak végétal, qui a probablement ses défauts, mais qui a forcément quand même un avantage sur la viande. J’évite un cumul, déjà, entre la viande du midi et celle-ci. Portion de frites normale, j’hésite à prendre l’option max, mais je suis raisonnable. Et pas de soda, mais une eau gazeuse en bouteille qui me fera toute la soirée et même le lendemain.

Ce qui est intéressant, c’est que la portion de frites était elle-même un challenge. Un vrai test, qui m’a révélé plusieurs choses. D’abord, dès la commande, en décidant de ne pas prendre une portion plus grosse à portée de clic (la touche d’à côté), je savais qu’il faudrait profiter de chaque frite, prendre mon temps, car ça allait filer vite. Mais au fond, j’avais juste envie de quelques frites, pas d’une énorme barquette. Donc vraiment, pas besoin de commander large, au risque de gâcher en en laissant ou de surconsommer une fois que c’est dans l’assiette. Ce n’était pas un effort en soi, juste une décision logique, en toute conscience et sans culpabilité. Pas besoin de me gaver, juste une portion normale.

Ensuite, entre l’intention de départ et l’exécution, est-ce que j’allais regretter ? Craquer ? Piquer deux-trois frites à mon acolyte pour compléter ? Ou même me relever en cours de repas et aller commander une portion supplémentaire ? Tout était possible.

Eh bien non. J’ai vu filer les frites une par une, j’ai fait l’effort de ralentir la cadence et j’ai même coupé en me concentrant sur le veggie burger. Et non seulement j’ai adoré mon burger sans viande, j’ai surtout apprécié le combo double salade / double tomate avec la pointe de ketchup entre les deux tranches de pain, bien consistant, rendant la tranche de fausse viande presque inutile. À en oublier les frites, que j’ai finies là encore en les savourant. Aux antipodes de certains repas passés où chaque aliment était littéralement gobé, expédié à la chaîne sans vraiment apprécier.

Donc, pour une dérogation, une très bonne expérience et un bon moment avec mon ami, sans lutte pour les frites restantes.

Le lendemain, j’en garde un très bon souvenir et je sais que c’était exceptionnel, ça m’a fait du bien et j’en tire une vraie satisfaction durable. Je ne me précipite plus sur le repas suivant. J’ai eu mon compte.

L’envie de frites a été satisfaite. Je suis comblé. Et je poursuis mon programme.