Retour à la salle de sport
Ce soir, je suis enfin retourné à la salle de sport. L’objectif était simple, une petite heure de sport pour redémarrer entre 21h et 22h30. Le temps de retrouver mon sac, de me préparer, de revenir deux fois chercher un accessoire, j’étais à la salle à 21h20 et je n’ai fait que trois exercices, 15 minutes chacun. Vélo, elliptique et rameur. En comptant 15 minutes de marche pour aller à la salle et 15 minutes pour revenir, ça fait une petite heure de mouvements. Et comme je ne prends toujours pas de repas le soir, c’est une dépense nette.
L’idée jusqu’à présent était de régler l’alimentation. J’étais déjà allé en salle de sport précédemment avec l’objectif de perdre du poids, mais sans démarche concernant l’alimentation. Pire, en sortant de la salle, j’avais une faim de loup et le sentiment de mériter un repas bien calorique. Après autant d’efforts, je pouvais me permettre. Cela m’a toujours fait du bien, mais évidemment, la balance n’a jamais bougé.
Les seules fois où j’ai réussi à perdre du poids, c’était quand j’avais fait un effort sur l’alimentation. Une formule qui m’avait réussi un temps, c’était une bonne assiette de salade croquante pour tout repas le soir. Mais je l’ai vécu comme un exercice, pas comme une solution à long terme, et dès que j’ai arrêté, satisfait, j’ai fini par reprendre mécaniquement du poids. Et en reprenant des très mauvaises habitudes, j’ai explosé les compteurs.
La salle de sport en soi ne permet pas de perdre du poids, tout commence par l’alimentation. On me l’a toujours dit, mais comme je n’ai jamais trouvé la formule qui me convenait, je tournais en rond. Et j’ai fini par abandonner la salle de sport. Je m’étais promis de n’y retourner qu’après avoir réglé la question de l’alimentation, afin de me présenter sous de meilleurs auspices, et avec l’objectif de réussir, en mettant toutes les chances de mon côté. Aller à la salle de sport pour les bonnes raisons, dans une démarche globale cohérente.
Désormais, j’essaie de dissocier l’effort physique de la nécessité de récompense alimentaire ou de compensation – je fais du sport pour perdre du poids et me sentir mieux, pas pour justifier une débauche calorique au fast food du coin. Et si j’arrive dans la salle en ayant fait des efforts sur l’alimentation, je suis d’autant plus disposé et motivé à être efficace dans mon programme. J’ai déjà perdu du poids AVANT d’aller à la salle de sport, mon corps se régule très bien sans sport, juste par une alimentation qui lui correspond. En ajoutant une activité physique régulière, je vais pouvoir en bénéficier pleinement. Les deux efforts sont complémentaires au lieu d’être en opposition.
Je tente aussi de tordre le cou à l’idée reçue comme quoi il faut manger spécifiquement pour faire du sport – l’excuse pour aller se remplir l’estomac en amont d’une séance, avec les trois heures de battement entre le dernier repas et le début des exercices. Il m’arrivait même de prendre des barres de chocolat avant, voire pendant les séances de sport, pour « tenir le coup » ou avoir de l’énergie. Avec un bon repas le midi, le corps devrait avoir suffisamment d’énergie pour une activité raisonnable (je ne compte pas battre des records). Et surtout, dans l’effort, il sacrifiera ce qui dépasse.
L’avantage de la salle, c’est que tout est sous contrôle. En commençant doucement, avec des efforts mesurés, je vais bien voir si mon corps encaisse ou pas. Hors de question de compromettre ma santé, de faire un malaise ou de me blesser, j’avance donc pas à pas. J’ai ma gourde, ma serviette, ma musique, la tenue adéquate et même le poignet éponge. J’ai bien mangé à midi, donc j’ai tout ce qu’il faut en réserve. Je n’arrive pas à la salle en détresse. Et si ça se passe mal, je m’arrête. En cas de fringale, il y a des distributeurs sur place, je peux même me ravitailler en sortant. Je ne suis pas enfermé dans mon régime, au besoin, j’ai toutes les options disponibles.
Tout se passe pour le mieux.
Le plus drôle, c’est que vers la fin de la séance, pendant les dernières minutes de rameur, j’ai eu une grosse en vie de fast food. Littéralement l’eau à la bouche et l’itinéraire en tête pour le fast food le plus proche – un projet clé en main. Là encore, je sais très bien que c’est un réflexe, un souvenir qui revient, puisque j’ai déjà fait un crochet par le fast food du coin en sortant de la salle. Il fallait bien dîner, n’est-ce pas? C’est pratiquement sur le chemin, un petit détour rapide et le tour est joué.
En marchant dans la rue, je vois les gens aux terrasses des restaurants, je pourrais très bien m’asseoir et commander quelque chose. Je l’ai bien mérité, n’est-ce pas? Mais mon rapport à la nourriture a changé, je n’ai aucune fringale, je n’ai même pas soif, ma gourde est encore pleine au deux tiers. J’étais tellement bien dans mes exercices, je ne me suis pas rué sur l’eau comme je pouvais le faire avant. Je n’ai aucune anxiété dans l’effort, aucun stress, la séance a été facile et très agréable. Pour une reprise, c’est réussi. Je rentre donc, et je n’ai absolument aucun besoin de manger. Même une heure après, deux heures après. Mon ventre a gargouillé une fois vers 0h30, je pensais que c’était le début. Mais c’est passé comme c’est venu.